
Des cages et des chiots
Une fois n’est pas coutume… Je suis effarrée ! Je lisais des recommandations sur un groupe Facebook de Shetland. Une dame va accueillir son chiot, elle demande des conseils pour que cela se passe le mieux possible.
Beaucoup conseillent de faire dormir le chiot avec l’humain : sage recommandation.
Mais… mais … combien recommandent le parc ou la cage ? Trop ! Beaucoup trop !
La cage pour la propreté, la cage pour éviter les bêtises…
Scoop ! Un chiot c’est aussi des contraintes ! C’est aussi des responsabilités ! Si vous n’êtes pas prêts à assumer la sécurisation de son environnement, à vous lever la nuit ou à ramasser le matin ses déjections, à trouver quelques bêtises lors de votre retour à la maison … NE PRENEZ PAS DE CHIOT !
Comment peut on enfermer seul dans une cage un chiot qui vient de quitter sa fratrie ? Et on ose critiquer les éleveurs ?
Oui, un chiot ça pleure, ça mordille, ça teste. C’est un bébé, tout simplement. Un bébé qui vient de perdre tous ses repères, sa mère, ses frères et sœurs, son odeur de nid… Et au lieu de lui offrir chaleur, présence, bienveillance, certains choisissent l’isolement et les barreaux. La fameuse « cage éducative »… Quelle douce expression pour une réalité bien plus brutale.
Je ne dis pas que tout est noir ou blanc. Oui, il peut y avoir des situations où un parc bien aménagé, ouvert, avec de la présence humaine, peut sécuriser temporairement un chiot dans un grand foyer. Mais la cage fermée, dans une autre pièce, « parce qu’il faut qu’il apprenne » ? Non. Ce qu’il va apprendre, c’est l’angoisse, la solitude, l’abandon. Et ce sont ces apprentissages-là qu’on traîne ensuite toute une vie. Les troubles du comportement, l’anxiété de séparation, les aboiements à répétition… Ce n’est pas le chiot le problème. Ce sont les choix humains faits à la va-vite, par confort personnel.
Accueillir un chiot, c’est choisir d’être là pour lui. C’est s’adapter. C’est se remettre en question. C’est dire au revoir à ses grasses matinées, et bonjour aux pipis de 3h du matin. C’est une responsabilité immense, mais aussi une relation à construire dès les premières heures. Voulez-vous qu’il vous voie comme une figure de confiance ? Alors soyez là. Soyez fiable. Soyez cohérent et présent.
Et s’il fait une bêtise ? Tant mieux ! C’est une occasion d’apprendre. À lui comme à vous. Vous découvrirez ses besoins, ses limites, et comment mieux l’accompagner. Mais pour cela, il faut arrêter de penser « contrôle » et commencer à penser « relation ». Un chiot, ça ne se dresse pas comme un objet qu’on programme. Ça s’éduque, ça se comprend, ça se guide.
Alors pitié. Avant d’aller chercher ce petit être plein d’amour et d’énergie, posez-vous la vraie question : suis-je prêt à l’accueillir comme un membre à part entière de ma famille ? Ou ai-je juste envie d’un chien pratique, silencieux et propre ? Parce que ce dernier, spoiler… il n’existe pas. Et si c’est ça que vous cherchez, achetez une peluche.
Stéphanie